Quand je serais grand “Et toi, qu’est-ce que tu voudras faire quand tu seras grand ?”. Nous avons tous eu droit à cette question étant jeunes. Nos réponses étaient généralement pleines de rêves et d’idéaux. “Je veux être pilote !”, “Je veux être docteur !”, “Je veux être astronaute !”. Puis nous grandissons et nos rêves changent. Arrive la seconde, au lycée, où l’on nous demande alors de choisir un métier, ou du moins une voie qui déterminera le parcours d’études que l’on devra réaliser : scientifique, économique et social, littéraire. Comment choisir alors un métier tandis que nous n’avons pas la moindre idée de ce qu’il implique ? Comment penser qu’un lycéen de 15 ans, qui n’a souvent même pas encore travaillé, puisse se faire une idée de la réalité d’un métier ? L’école, dans ce moments-là, n’apporte pas les réponses attendues. Les professeurs ont généralement toujours eu le même métier. Quelques fois ils sont enseignants-chercheurs. Mais bien souvent ils ne connaissent que peu les différentes professions vers lesquelles nous pouvons nous diriger. Le conseiller principal d’orientation, dont c’est la vocation d’informer et guider les élèves vers leur idéal, n’est pas mieux armé pour répondre. La plupart des gens de mon âge qui ont eu affaire à eux ont eus droit à des banalités comme “Tu aimes les sciences ? Tu peux devenir ingénieur, ou médecin”. Il est vrai que l’on peut devenir ingénieur ou médecin s’il on a une appétence pour les sciences. Mais quel type de médecin quand il existe plus d’une cinquantaine de spécialités ? Quel type d’ingénierie, qui propose presque autant de diversité ? Et pourquoi seulement ces deux métiers là ? Lorsque je suis arrivé en terminale, il a fallu préparer l’après lycée, choisir une école d’études supérieures. Malgré tous les forums de grandes écoles auxquels je suis allé, je n’avais pas la moindre idée du parcours que je voulais suivre. J’ai alors choisi par élimination plutôt que par conviction. Je sortais d’une voie dite généraliste au lycée et j’ai choisi une école qui se disait elle aussi généraliste, bien qu’orientée vers les “hautes technologies” (le discours marketing des écoles me fera toujours rire). Ne sachant toujours pas quel métier me plairait dans le futur, j’ai fait le choix de ne pas faire de choix : repousser le moment où je devrais acter. L’école m’offrait trois ans de répis pendant lesquels je pourrais me forger une conviction avant de devoir me spécialiser. Heureusement pour moi, dès la première année l’informatique m’a passionné et a guidé mes choix. Pour autant, fraîchement diplômé j’ai décidé de commencer ma carrière par le métier d’ingénieur d’affaires (comprenez commercial dans une société de conseil informatique) afin de découvrir quelque chose de différent, de nouveau par rapport aux 5 années de codage informatique que je venais de passer. Après 2 ans à pratiquer ce métier, je me suis finalement rendu compte qu’il ne me convenait pas. Je suis devenu par la suite “consultant en management et organisation des SI”. Lorsque j’ai choisi ce métier je n’avais pas d’idée précise ni concrète de ce qu’il impliquait comme activités. Je savais simplement qu’il me permettrait de travailler sur des projets de création d’applications. Ce n’est qu’avec l’expérience que j’ai fini par comprendre la réalité de ce métier, ce qu’il implique au quotidien. Bien qu’aujourd’hui je souhaite changer à nouveau d’activité, j’ai aimé concevoir des applications pendant ces trois dernières années. J’ai cependant rencontré de nombreux consultants, souvent jeunes, qui étaient en pleine désillusion : le travail n’était pas l’idéal qu’ils s’étaient construit, et ils se retrouvaient perdus dans un métier qui ne leur correspondait pas. Et cela était dû au manque d’information qu’ils pouvaient avoir sur leur travail. Je travaille aujourd’hui à la conception d’un podcast qui se nommera “Quand je serais grand”. Mon objectif sera de parler dans cette émission d’un métier ou d’un corps de métier et de le présenter de façon complète et surtout réaliste. J’y inviterais pour discuter des professionnels du secteur, jeunes diplômés et profils plus seniors. Le but sera de les faire parler et même débattre afin d’informer clairement quiconque souhaiterait faire le même métier qu’eux : quelles études faut-il mener pour pratiquer le métier ? Quelles sont les activités quotidiennes ? Parmi ces activités, quelles sont celles qui sont plaisantes mais aussi celles qui sont déplaisantes et pourtant nécessaires au travail ? Quelle fourchette de salaire peut-on attendre dans le secteur ? Ce secteur souffre-t-il d’un fort taux de chômage ? Chaque corps de métier traité sera abordé de la même façon. Un peu d’histoire d’abord, pour expliquer la genèse de cette activité et comment en sommes-nous arrivés à pratiquer le métier comme nous le pratiquons aujourd’hui. Puis discuter du métier aujourd’hui, la réalité du présent. Et enfin discuter du futur. Imaginer avec les invités comment se pratiquera le métier demain. D’abord d’un point de vue pragmatique : le métier est-il voué à évoluer ou même disparaître ? Quelles études et formations faudra-t-il suivre à l’avenir pour être employable dans le secteur ? Mais je souhaite également imaginer le futur idéal en demandant aux invités comment ils souhaiteraient que leur métier évolue. C’est là notamment, dans l’expression d’une vision pragmatique et d’une vision idéaliste, que la différence de points de vue entre la jeune génération et la génération expérimentée sera la plus intéressante. De l’information et de la franchise : ce sont les maîtres-mots de ce podcast. Le premier volet traitera très probablement du métier de médecin en milieu hospitalier (le thème est encore à l’étude). Je souhaite traiter de métiers très divers : ingénieur, médecin, avocat, professeur mais également des métiers moins connus ou moins envisagés comme fermier, ébéniste, restaurateur du patrimoine, zoologiste, garde forestier, luthier… L’objectif sera d’offrir un panel suffisamment large pour aider à créer une vocation ou du moins inciter à se renseigner sur certaines professions auparavant non envisagées. Ce podcast s’adressera principalement aux jeunes à la recherche d’une voie professionnelle, mais également aux personnes en reconversion professionnelles et bien entendu à tous les curieux qui ont soif d’apprendre tout simplement. J’ai embarqué sur ce projet qui me tient à coeur un ami d’enfance et nous travaillons à produire ce premier épisode pour Février 2020. Vous serez tenus au courant le jour de sa sortie, et j’espère produire une émission qui vous intéressera autant que le sujet me passionne.