Ah! si nos parents revenaient!
Je me prends souvent à rêver à la réaction de nos parents s’ils revenaient, par je ne sais quelle modification imprévue de l’espace-temps, vivre à notre époque.
Regardons brièvement les principaux critères généralement admis qui caractérisent les diverses générations qu’ils auraient à parcourir.
La génération dite de « la grande dépression », celle de mes parents, est caractérisée par :
Une forte résilience après avoir vécu les difficultés économiques de l’époque
Le sens de l’économie et de la frugalité ayant appris à vivre avec peu de ressources
Un fort patriotisme souvent renforcé par leur participation à la guerre.
La génération dite « silencieuse » dont nous faisons partie est caractérisée par :
Un goût prononcé pour les valeurs traditionnelles
Un travail acharné permettant une bonne aisance financière, le sens du devoir
La stabilité dans la vie professionnelle et familiale.
La génération X dont nos enfants font partie est caractérisée par :
Le fait d’avoir été les premiers à utiliser massivement les nouvelles technologies
A prôner un équilibre entre vie familiale et professionnelle
A vivre avec une culture pop dans les années 1980-1990 influençant leur goût en matière de musique, de film et de mode.
La génération Y, celle de nos petits-enfants, est caractérisée par :
L’utilisation intensive de la technologie, des réseaux sociaux sur internet, des ordinateurs portables, des smart phones et depuis peu l’utilisation de l’intelligence artificielle
Flexibilité du travail
Préférence de l’expérience plutôt que la possession matérielle.
Goût des voyages et des activités de loisir.
En
ce
qui
nous
concerne,
étant
nés
à
l’époque
de
cette
génération
dite
silencieuse,
nous
avons
vécu
tous
les
changements
sans
soucis,
même
si
sur
certains
aspects
nous
sommes
en
désaccord avec les tendances actuelles.
Mais essayez d’imaginer nos parents, nés au début du 20ème siècle plongés brutalement dans le monde d’aujourd’hui.
Les
premières
émissions
radiophoniques
datent
des
années
1920.
La
première
émission
radiophonique
française
de
«
radio
tour
Eiffel
»
date
seulement
d’un
siècle,
le
24
décembre
1921,
un
siècle
seulement
;
la
première
émission
de
télévision
date
de
décembre
1935.
La
réception
se
faisait
sur
des
écrans
de
télévision
de
20
cm
de
diagonale
avec
une
définition
de
240
lignes !
Personnellement j’ai connu l’époque des premières émissions de télévision dignes de ce nom (avec une définition de 441 lignes) en 1945.
Que dirait nos parents devant les téléviseurs géants, images 4k, qui nous sont si familiers ?
Et
le
téléphone
!
après
la
guerre
il
fallait
attendre
plus
d’un
an
pour
avoir
ce
merveilleux
outil
de
communication
qui
nécessitait
une
opératrice
pour
établir
manuellement
la
liaison
avec
votre
correspondant.
Quel
ne
serait
pas
leur
ahurissement
de
voir
le
nombre
incroyable
de
téléphones
portables
(plus
de
82
millions
en
France)
établissant
un
contact
entre
eux
en
l’espace d’un instant où qu’ils soient dans le monde !
Comment pouvaient-ils imaginer l’incroyable quantité d’ordinateurs, portables ou non, et de tablettes permettant de travailler ou jouer où que l’on se trouve.
Que dire des transports ! Mes grands-parents pouvaient-ils imaginer les TGV actuels les transportant de Paris à Lyon en seulement 3 heures ?
Le courrier dématérialisé arrivant sur leur bureau dans la seconde qui suit leur postage leur semblerait absolument impensable.
On pourrait citer ainsi une foule de possibilités matérielles qui nous semble aller de soi dans notre monde d’aujourd’hui.
Mais je crois que ce qui les surprendrait le plus ne serait pas d’ordre matériel, mais d’ordre éthique.
Je
n’ai
connu
qu’une
grand-mère,
mais
je
me
souviens
de
ce
qu’elle
me
racontait.
Je
sais
aussi
très
bien
ce
que
pensaient
mes
parents
et
de
ce
qu’ils
m’ont
inculqué.
Je
crois
que
la
différence
fondamentale
avec
nos
jeunes
contemporains
concerne
principalement
la
valeur
travail
qui
était
pour
eux
la
base
de
tout
et
source
d’enrichissement
permettant
ensuite,
et
en suite seulement, de pouvoir s’offrir les loisirs qu’ils souhaitaient
Ils étaient persuadés que la richesse d’un pays acquise par le travail était la seule source de bien être et de prospérité.
Combien de fois ai-je entendu citer en exemple la reconstruction de pays dévastés par la guerre grâce au labeur acharné de ses citoyens.
La
recherche
effrénée
d’une
certaine
qualité
de
vie
n’était
absolument
pas
à
l’ordre
du
jour.
Ils
n’auraient
pas
imaginé
s’offrir
des
vacances
à
crédit
!
On
ne
dépensait
que
ce
que
l’on
gagnait, le crédit n’étant réservé qu’à l’investissement.
L’instabilité
familiale
fréquente
de
nos
jours
les
auraient
profondément
perturbés.
Si
une
famille
recomposée
pouvait
être
admise
dans
certains
cas
de
particuliers,
je
ne
les
imagine
pas
cautionner les familles monoparentales, sauf en cas de décès d’un des deux conjoints.
Je
suis
certain
que
ce
qui
les
choquerait
le
plus
serait
la
perte
des
valeurs
morales
et
la
remise
en
cause
permanente
de
l’autorité.
Ils
font
partie
d’une
génération
ou
la
morale
faisait
partie
du
programme
scolaire,
des
cours
de
morale
essentiellement
destinés
à
l’apprentissage
de
la
vie
en
commun,
tant
dans
le
cadre
familial
que
sociétal
ou
national.
Pour
eux
agresser
un
agent
de
la
force
publique
était
impensable
et
devait
être,
si
cela
arrivait,
très
sévèrement
puni.
Voir
l’enseignement
d’un
professeur
contesté
au
nom
d’une
religion
ou
d’une
idéologie serait absolument impensable. Que dire d’un enseignant agressé, ou pire assassiné ! Et on pourrait continuer longtemps !
Je
ne
porte
ici
aucun
jugement
sur
le
bien
fondé
ou
non
de
ces
bouleversements
très
rapides
tant
matériels
que
sociétaux,
mais
force
est
de
constater
que
la
vitesse
de
ces
changements
est source de grands déséquilibres, ce qui en soit n’est pas une bonne chose.
La
suite
?
Nos
parents
penseraient
certainement
que
le
monde
court
à
sa
perte
compte
tenu
de
ce
qu’ils
verraient.
J’espère
juste
qu’ils
se
tromperaient,
mais
j’en
doute
!
Il
suffit
simplement d’avoir une analyse lucide de la situation du monde d’aujourd’hui.